Le sentier Dawson traverse les territoires des Traités n° 3 et n° 1, de Thunder Bay à Winnipeg, une partie des terres ancestrales des Nēhiyawak (connus aussi sous le nom Cris des plaines), des Nakoda (Assiniboines), des Anishinaabe (Saulteux ou Ojibwé), des Dakhóta (Sioux) et la patrie des Métis de la Rivière-Rouge. Beaucoup d’efforts ont été consacrés pour tenter de faire la lumière sur les événements liés au développement du chemin Dawson, où la vérité a parfois été enterrée.
Le texte ci-dessous représente le contenu de la borne d’orientation n° 9 du projet commémoratif du sentier Dawson.
Le dépôt et le magasin
de la Compagnie de la Baie d'Hudson
Les travailleurs routiers métis sous-payés se sont mis en grève en 1869 lors de la Résistance de la Rivière-Rouge. Le payeur Charles Mair ayant refusé de les payer pour leur temps d’inactivité, ils l’ont jeté dans la Seine avant de le chasser de la colonie. Ils en avaient assez de l’escroquerie consistant à être payés en bons pour des provisions largement surfacturées au magasin de Schultz. Il s’agit de la première grève industrielle organisée dans le Nord-Ouest.
La Compagnie de la Baie d’Hudson a exploité ce magasin sur le sentier Dawson de 1871 à 1879 pour répondre aux besoins spécifiques des colons. Il a été vendu à un employé, M. Stanger, qui l'a géré jusqu'en 1891. Le bâtiment est resté debout jusque dans les années 1980. Société historique de Saint-Boniface
En 1871, la Compagnie de la Baie d’Hudson a eu un dépôt et un magasin à la jonction du sentier Dawson avec le chemin Finnigan (anciennement chemin Piney), jusque dans les années 1880. Cela a fait de Sainte-Anne une destination importante pour de nombreux expéditionnaires, scientifiques, diplomates et politiciens célèbres, ainsi que la première délégation de mennonites. Il fonctionnait comme un magasin général, un bureau de poste et un centre régional du courrier. Haut de trois étages, son rez-de-chaussée servait à la vente au détail, le second à l’hôtellerie, et un grenier où vivait le commerçant. Il y avait une forge, un appentis de cuisine et des écuries où l’on pouvait changer les chevaux.
Comme les colons, la Compagnie de la Baie d’Hudson s’est engagée dans la ruée vers les terres, les ressources et la vente au détail, son magasin de Sainte-Anne étant un exemple de l’abandon du commerce de la fourrure. Son seul but était de servir de point d’arrêt pour les colons sur le sentier Dawson.
Ancien pont en arc du vieux chemin Piney (chemin Finnigan) sur la rivière Seine. C’est près d’ici que Charles Mair a été jeté dans la rivière par des travailleurs routiers métis en protestation contre la retenue d’une partie de leur salaire. Courtoisie : Gordon Goldsborough
Peinture représentant des Métis de la colonie de la Rivière-Rouge avec Louis Riel lorsqu’ils ont mis les pieds sur la chaîne en opposition à l’arpentage de terres que les Canadiens entreprenaient dans le nord-ouest sans leur consentement ni leur connaissance. Artiste : Bonna Eq. Rouse (1985)
John Snow a rendu furieux les résidents métis de Sainte-Anne en 1869 lorsqu’il a arpenté la route, ignorant les limites des propriétés existantes et le système de lots de rivière. Lui et ses hommes acquirent de vastes étendues de terres anishinaabe et sur lesquelles vivaient les Métis.
Les temps étaient durs et Snow put facilement escroquer les gens afin qu’ils signent des ententes pour les terres en échange de nourriture et de whisky, papiers qu’il perdra plus tard comme par hasard lorsqu’il sera accusé d’avoir vendu de l’alcool pour des terres.
D’autres Canadiens sont arrivés cette saison-là pour arpenter les terres en vue de la colonisation. Lors de l’établissement de lignes de base, les arpenteurs se moquèrent des résidents en leur disant qu’ils seraient bientôt dépossédés de leurs terres. Les Métis ont protesté en mettant les pieds sur la chaîne de l’arpenteur chez Olivier Ducharme (lot 60). Ils préviennent le colonel Stoughton Dennis :
« ...de ne pas mettre ses pieds sur leurs terres s'il voulait garder sa tête sur ses épaules ».
Par suite d’un incident semblable à Saint-Vital, la Résistance de la Rivière-Rouge se déclenche. L’arpentage des terres du Dominion est brusquement interrompu jusqu’en 1871, après l’adoption de l’Acte du Manitoba, qui promet les revendications territoriales des Métis. La liste des demandes des Métis envoyées par Riel à McDougall, représentant de la Couronne, comprenait également des demandes d’assurance que le « titre indien » soit protégé pour les Premières Nations et que John Christian Schultz soit expulsé du territoire.
Le système de lots de rivière était la coutume du pays pour les Métis et les colons français. Sur cette carte, le système de lots de rivière et le système de quadrillage utilisés par les arpenteurs canadiens sont représentés. Sainte-Anne, Manitoba, 1922. Université du Manitoba, archives et collections spéciales
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