Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront parfois émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.
1ᵉʳ février 2012
Aux prises avec la grippe
À l'entraînement d'aujourd'hui, il manquait environ 8 à 10 filles en raison de la grippe ou d’un rhume. Apparemment, chaque année il y a des cas de grippe, mais c'est pire cette année. Et il n’y a aucune discrimination : il manque des membres à tous les niveaux, des premières années aux troisièmes années. Jusqu'à présent, à part le petit
rhume que j'ai eu plus tôt en décembre, je vais parfaitement bien. C'est peut-être parce que je porte toujours ma tuque. En fait, ce n'est pas simplement une tuque, mais plutôt LA tuque! 😃 Ma grand-mère m'a écrit pour me dire de toujours porter quelque chose pour couvrir mes oreilles, même si ce n'est peut-être pas à la mode. Je me souviens encore de mes années au secondaire où c’était considéré comme vieux jeu de porter une tuque. Je n'ai jamais suivi cette tendance. Personnellement, je trouve que ma tuque est très à la mode 😛. Je suis peut-être la seule, mais ça ne me dérange pas et ma santé s’en porte mieux.
6 février 2012
Il n'y a pas de montagne assez haute
Comme nous n'avons pas d'école, nous nous entraînons maintenant sur la montagne à 7 h 30. Pour arriver à l'heure, je dois quitter le dortoir vers 6 h 30. À cette époque de l'année, il fait très froid dehors, surtout le matin. Et l’entraînement est difficile. Nous faisons d'innombrables sprints en montée. Et puis, après que mes jambes ont été réduites en bouillie et peuvent à peine me soutenir, je dois encore retourner au dortoir, ce qui prend généralement au moins 30 minutes de plus.
Lors de notre dernier entraînement sur la montagne lundi, j'ai apporté mon appareil photo. Ainsi, à l’aide de ces images, vous pouvez vous rendre jusqu’au sommet avec moi. Mais croyez-moi, c'est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît. 😅
La montagne, vue de loin.
À cet endroit, vous devez faire attention où vous marchez.
Continuez, vous y êtes presque.
Ça y’est! Vous avez atteint le sommet!
Il suffit de monter quelques escaliers de plus et vous y êtes.
Les chats sont toujours là pour saluer les gens au sommet.
Nous vivons dans un petit monde après tout
Hier, je regardais de vieilles photos et j'ai trouvé quelques photos de la Coupe Thuringa, un tournoi en Allemagne auquel j'ai participé en 2010. Et devinez qui j'ai reconnu sur la photo? Une fille avec qui je m'entraîne actuellement à Tokai, Tomoka Yomogita! Alors apparemment, comme en témoignent ces photos, nous avons toutes les deux assisté au même tournoi. À cette époque, bien sûr, nous ne nous connaissions pas. Qui aurait su que je m'entraînerais avec elle quelques années plus tard? Le monde est vraiment très petit.
Voici deux photos prises en Allemagne :
Vous voyez la fille japonaise à l'avant, avec la jupe plissée grise?
C'est Tomoka Yomogita, catégorie -48 kg.
Et puis ici, vous la voyez serrée au milieu et vous pouvez me voir sur le côté droit de l'image.
13 février 2012
Tout le monde se rend au Canada... sauf moi!
Actuellement, il semble que le Canada soit l'endroit où il faut être. Mon ancienne colocataire, Moe, est au Canada en ce moment pour étudier l'anglais. Et demain, les judokas de troisième année de Tokai se rendront à Vancouver, en Colombie-Britannique, pour participer au tournoi Pacific International Invitational. J'aimerais vraiment pouvoir y aller avec eux..., mais j'ai peur que si j'allais au Canada et que je voyais mon frère (qui combattra dans le même tournoi) et d'autres coéquipiers, je ne voudrais pas revenir. 😢 Si j'étais au Canada en ce moment, au lieu d'étudier au Japon, je combattrais les filles de Tokai. Je suis un peu curieuse de savoir ce qui serait arrivé. Je les combats durant l'entraînement, mais lors d’un tournoi c’est complètement différent.
Avant de partir, beaucoup de filles m'ont demandé quel genre de souvenirs elles devraient rapporter du Canada. Et même si je suis Canadienne, j'ai eu du mal à leur répondre. À part les produits de l'érable, qu'est-ce qui fait la réputation du Canada? J'ai vérifié sur Wikipédia, et regardé dans la catégorie « cuisine canadienne », on trouve des tartes au beurre et de la poutine. Les tartes au beurre c'est bien, mais la poutine? Je n'ai jamais mangé de poutine de ma vie et ça ne me dit pas grand-chose. Et ce n'est pas vraiment quelque chose que vous pouvez apporter dans un avion de toute façon. Alors j'ai fait appel à la grande puissance de Facebook... (ne sous-estimez pas la puissance des réseaux sociaux) et j'ai écrit sur ma page : Est-ce que quelqu'un a des idées de bons souvenirs à rapporter du Canada? Les filles de l'Université de Tokai vont au Canada et elles me demandent ce qu'elles devraient rapporter. Des idées? (autres que les produits de l'érable).
Et j'ai été surprise de voir les nombreuses réponses que j'ai reçues : soda au gingembre Canada Dry, vin de glace, pièces de un et deux dollars en chocolat, charqui de saumon, chocolat aux bleuets, chocolats Roger's et bien d'autres. J'ai donc pu donner ces suggestions aux Japonaises. Je les garde également en tête lorsque je serai de retour au Canada, car je n'ai pas goûté la plupart de ces produits. J’ai vraiment hâte de pouvoir parler avec les filles de judo après leur retour. J'aimerais savoir ce qu'elles ont pensé du Canada et des Canadiens. Je vous dirai ce qu'elles m’ont dit.
1ᵉʳ février 2015
Cuisine en rénovation
En ce moment, nous avons environ deux mois de vacances jusqu'au début du prochain semestre, ce qui est différent des semestres canadiens. De février à mars, nous n'avons pratiquement pas de cours. Par contre, j'ai encore des pratiques de judo, bien sûr, mais j'avais prévu
d'essayer de cuisiner davantage afin d’être plus habitué d’ici le prochain semestre, et peut-être aussi de trouver de petits trucs pour le faire plus rapidement.
Mais non. Il se trouve que pendant la majeure partie de notre pause, notre cuisine sera en rénovation. Ils vont tout refaire, ce qui signifie que si l’on veut cuisiner, il faut aller du côté du dortoir des filles. On pourrait penser que ce n'est pas un problème, mais laissez-moi vous expliquer pourquoi cela a détruit tous mes espoirs de cuisiner régulièrement tout au long de cette pause.
D'abord, nous devons transporter tout le matériel jusqu’à leur dortoir. Cela comprend non seulement les denrées pour le repas, mais aussi tout l'équipement tel que les casseroles, les couteaux, les planches à découper, etc. Nous devons également acheter et apporter notre propre savon, car le L Kan (la résidence des filles) n'en fournit pas. Enfin, nous n’avons l’accès qu’à une seule cuisine, ce qui signifie un environnement super entassé.
J'ai donc décidé de reporter ce plan pour l'instant...
2 février 2015
Une journée de célébrations
C’est au cours du dernier jour de janvier qu’a eu lieu la cérémonie de remise des diplômes pour les étudiants qui terminent le programme ce semestre. Cela comprenait la plupart des Coréens, des Hawaïens et quelques autres étudiants également. Notre professeure nous avait demandé d'y aller (même ceux qui n'étaient pas encore diplômés comme moi), juste pour appuyer nos camarades. Toute la cérémonie se déroulait dans le bâtiment Comsquare, celui-là même où avait eu lieu l'International Friday Night, et où la plupart des célébrations ont lieu ici à Tokai.
Tous les étudiants étaient appelés un par un pour recevoir leur diplôme, ce qui est tout à fait normal, mais ce qui différait des cérémonies canadiennes, c'est que chacun d'eux devait s’incliner devant la foule, les officiels, puis, à nouveau lorsqu’ils avaient reçu leur diplôme. Avec environ 30 étudiants diplômés, cela fait beaucoup de courbettes...
Après la cérémonie, un buffet a été servi et nous avons pu discuter et profiter de ce moment qui serait probablement notre dernière fois tous ensemble. J'ai dû partir un peu plus tôt, car il n'y a apparemment pas de repos pour les membres du club de judo.
Taoda sensei, moi-même et Tonosaki sensei.
C’est la fête!
Des mets…
D’autres mets…
… et encore d’autres.
Après la cérémonie de remise des diplômes aux étudiants qui partaient, je devais me diriger vers mon entraînement de judo. Mais une fois l’entraînement terminé, je me suis précipité vers mon dortoir pour changer de vêtements et j'ai descendu la colline pour rejoindre ma classe au restaurant « yaki-niku » (viande de style barbecue).
Quand je suis entré dans la pièce, les gens avaient déjà commencé à manger! Nous avions tous commandé le repas de style buffet à volonté et boissons à volonté... Mais le meilleur était que notre professeure, Taoda sensei, était avec nous. Je dois dire qu'elle est assez jeune, ce qui n'a fait qu'améliorer les choses.
La nourriture était délicieuse et je crois que je n’ai jamais autant mangé. Comme j'étais en retard, j'avais en principe une demi-heure de moins pour manger et boire, mais je suis à peu près certain que j'ai mangé plus que n'importe qui dans cette pièce ce jour-là. J'ai probablement bu plus que quiconque aussi ha ha, mais ce n’est pas entièrement de ma faute. Pendant le repas, on m'a offert pour la première fois, je crois, du « nihon shu », qui est l'alcool de riz japonais. Il nous a été servi chaud et j'ai été surpris de voir à quel point c'était bon. Mais ma professeure n'arrêtait pas de m’en servir de plus en plus, ce qui a fini par un peu m’étourdir la tête à la fin du repas.
L'estomac plein, notre groupe a quitté le restaurant pour aller au karaoké à proximité. Notre professeure est également venue. C'était la deuxième fois que j'allais au karaoké depuis mon séjour au Japon, mais la première fois en groupe. Nous avons chanté de tout notre cœur, et j'ai fini par chanter beaucoup puisque je connaissais presque toutes les chansons qui étaient présentées. Je suis content que personne n'ait enregistré quoi que ce soit ce soir-là parce que je pense que l’on chantait assez faux.
Après la soirée, les étudiants thaïlandais et moi avons ramené Taoda à son appartement, car elle marchait d’une façon assez hésitante.
C’était une bonne façon de terminer le semestre à mon avis.
La plupart de mes camarades de classe du programme Bekka.
Hejae est dingue de ses cheveux.
Notre professeure s'est aussi bien amusée!