Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront parfois émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.
17 février 2012
Disneyland : Là où les rêves deviennent réalité (c'est le slogan en tout cas)
Hier, j’ai visité Disneyland en compagnie de deux Russes, d’une Afghane et de deux Japonaises. Tous mes camarades de classe y étaient allés, mais je n'en avais pas encore eu l'occasion. Cette dernière s'est présentée par une journée froide et enneigée, mais nous nous sommes quand même beaucoup amusées.
Nous avons pris le train jusqu'à Shinjuku, puis avons fait 1 heure de bus jusqu'à Disneyland. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans les deux filles japonaises. Elles avaient déjà visité Disneyland donc elles connaissaient les environs. C'est tellement mieux de visiter un nouvel endroit avec des gens qui y sont déjà allés ou qui parlent la langue. Vous vous perdez moins... et perdez aussi moins de temps à chercher votre chemin. 😅
De gauche à droite : les deux filles russes (Katcha et Flora), moi, Fahima (d'Afghanistan) et Yuka
De gauche à droite : Flora, Yuka, Fahima, moi, Tomoka, Katcha
Un défilé de bateaux traversant le parc
Nous n'avons visité que quatre attractions :
1) Big Thunder Mountain : des montagnes russes construites sur un roc. Probablement la plus grande attraction de Disneyland, mais vraiment pas si grande que ça ni effrayante du tout. J'adore la montée d'adrénaline que vous procurent les montagnes russes, mais celles-ci ont été de très courte durée.
2) Mickey's Philhar Magic : un court concert en 3D de Donald Duck dans lequel divers personnages de Disney apparaissent à l'écran et chantent des chansons. Tout était en japonais malheureusement...
3) Space Mountain : un autre tour de montagnes russes, mais tout le trajet se passe à l'intérieur d'un grand dôme. Il fait sombre et il n'y a que de petites taches de lumière ici et là pour créer l'illusion d’être dans l'espace (« Faites l'expérience d'un voyage passionnant dans une fusée à travers l'espace », tel qu’annoncé dans la brochure). C'était probablement l'attraction la plus effrayante de la journée (bien que sur une échelle de 1 à 10, elle n'atteigne probablement que 3 ou 4) parce que vous volez simplement dans le noir sans pouvoir voir la piste ou l'engin dans lequel vous êtes assis.
4) Haunted Mansion : encore une fois, vraiment pas si effrayant. Vous voyagez simplement à travers des pièces où des fantômes et des personnages hurlants apparaissent au hasard. Mais la conception de la maison était assez incroyable. J'aimerais regarder de plus près certains de ces personnages.
Le reste du temps s'est écoulé à attendre... et attendre encore. Les files d'attente étaient longues et semblaient interminables. Je ne sais jamais comment on est censé se sentir lorsque l’on arrive au panneau qui indique : « Il vous reste maintenant 80 minutes à partir de ce point ». Frustré qu'il vous reste ENCORE 80 minutes, ou soulagé qu'il ne vous reste QUE 80 minutes. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas si mal quand on parle avec ses amies. On peut également jouer aux cartes comme le faisait un groupe de filles.
Puis nous avons fait un peu de magasinage. J'ai abandonné après environ 45 minutes parce que j'en avais assez d'être poussé et de devoir me faufiler à travers des foules de gens juste pour me rendre au miroir. Mais il y a beaucoup de magasins qui vendent de jolis chapeaux, jouets et autres produits Disney.
Puis, sur le chemin du retour, le train de Shinjuku à Tokai était plein à craquer. Pendant la première demi-heure, il n'y avait pas de place pour s'asseoir... puis finalement, nous avons pu trouver des sièges. Il faut être assez rapide 🙂. C'est une capacité qui s'acquiert assez rapidement.
Un défilé de bateaux traversant le parc
5 février 2015
Sobetsukai - Une fête de fin d'année pour le club de judo
Au Japon, le semestre scolaire se termine fin janvier. Par conséquent, le 31 janvier, le club de judo a organisé sa fête annuelle de remise des diplômes pour les élèves de quatrième année. En même temps, ils profitent de cette célébration pour féliciter ceux qui ont participé à la All Japan University Team Competition qui s'est tenue à Osaka en octobre dernier.
Tout d'abord, permettez-moi de commencer en vous expliquant le déroulement de l’entraînement ce matin-là. Tout le monde était évidemment excité en raison de la célébration ce soir-là. Mais il y avait aussi autre chose de complètement différent. En regardant, j'ai réalisé que tous les élèves de quatrième année participaient aux combats et j’ai eu l’impression qu'ils n'étaient pas autorisés à en refuser. Par conséquent, combats après combats, ils se sont battus encore et encore, devenant ainsi de plus en plus fatigués. Mais je suppose que puisque c'était peut-être l'un de leurs derniers combats, ils se sont bien amusés. Tout le monde riait parce qu’ils étaient tellement fatigués.
Pendant les 30 dernières minutes de l'entraînement, les élèves finissants ont tous été placés sur une ligne en avant et ils ont été autorisés à appeler qui ils voulaient lancer trois fois, pour une dernière fois. Après avoir été lancé, chacun pouvait également lancer le senior trois fois. À ce moment-là, je pouvais vraiment voir l’expérience acquise au fil des années de chaque membre. Chacun voulant se faire jeter une dernière fois par ses aînés, peu importe la taille, en riant et en se rappelant de vieilles blagues. Et à ce moment-là, je savais que je ne faisais pas partie de ce groupe. J'étais encore l'étranger solitaire. Sauf que j'ai réalisé assez tôt qu'un de mes amis, Daisuke, faisait la queue pour lancer tout le monde. J'avais oublié qu'il était diplômé. Ma jambe me faisait toujours mal, alors j'ai hésité un instant, mais faisant confiance à mon cœur, je me suis avancé devant lui pour encaisser mes chutes. Il m'a souri et m'a remercié d'être venu. Il m'a lancé légèrement à cause de ma jambe, puis j'ai essayé moi-même trois lancers. Nous nous sommes inclinés, je l'ai félicité et je suis revenu rejoindre les autres qui attendaient de l'autre côté de la natte.
Des lancers, des lancers et encore des lancers.
L’entraînement s'est terminé par une annonce que nous devions porter des costumes pour la cérémonie.
Le hic est qu'ils possèdent tous exactement le même costume, ce que je savais. Trois heures plus tard, je me suis présenté à Comsquare, avec mon costume gris. Un des élèves de quatrième année m'a dit que je paraissais bien, mais dès que je suis entré, comme prévu, tous les regards se sont posés sur moi. Imaginez ceci, tous ces Japonais dans leurs costumes noirs, chemises blanches, et moi, l'étranger, apparaissant avec un costume gris et une chemise violette. Je me sentais un peu fier, mais encore une fois, je crois que j’ai été le sujet de conversation brûlant pendant les 15 premières minutes.
Finalement, après environ 20 minutes d'attente, nous avons été appelés à l'avant de la salle. De nombreuses personnes sont venues faire des discours, pour la plupart inconnues de moi, et ont félicité les gagnants du concours par équipe ainsi que les diplômés. La nourriture avait été servie devant nous, et seuls les élèves de quatrième année et les entraîneurs avaient été autorisés à manger. Les élèves de première, deuxième et troisième année ont dû attendre. Et mon Dieu qu’ils ont attendu! Après environ... deux heures de discours et de commentaires, et tout et tout, ils ont finalement pu manger.
J'ai discuté un peu ici et là avec des membres que je connaissais, pris quelques photos, offert un cadeau à Agemizu sensei, puis j'ai dû faire mes adieux. Je devais aller faire le DJ à la soirée d'adieu pour les élèves internationaux. De plus, la plupart d'entre eux allaient boire, s'ils ne l'avaient pas déjà fait. La majorité des élèves de quatrième année étaient déjà saouls, ce qui rendait le spectacle vraiment amusant à regarder. Après avoir félicité Daisuke une dernière fois, j'ai pris congé, me demandant comment ça devait être, d'être à leur place.
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Présentation de fin d'année de Kendo/Judo
Le deuxième week-end de janvier, il y a eu la présentation de fin d'année entre le club de kendo et le club de judo. Au début, Kotaro Sasaki m'a demandé de diriger les autres athlètes étrangers et de m'assurer qu'ils étaient tous assis et organisés.
La première partie était consacrée au dojo de kendo. Le club de kendo a présenté quelques katas dont certains, avec le naginata que je n'ai jamais vu auparavant. Ensuite, les élèves de première année du club de judo ont exécuté un kata de base avec les membres du club de kendo. Mon ami Masaya était hilarant à regarder, car il ne s'en souvenait visiblement pas.
Ensuite, nous sommes passés au club de judo. Mais alors que nous avancions, Agemizu sensei est venu vers moi et m'a dit de m'assurer que les étrangers étaient assis au bon endroit. Cela m'a donné une grande responsabilité, mais ça m'a aussi rendu fier. On m'avait confié une tâche en tant que membre du club. C'est du moins ce que je ressentais…
Là, le club de judo a exécuté quelques katas, et les élèves de première année du club de kendo se sont également essayés à quelques lancers. Quand les gars du judo exécutaient le nage-no kata, Kotaro a oublié l'épée une fois, et je l'ai vu revenir en courant pour aller la chercher devant tout le monde. C'était hilarant à regarder.
Une fois cela fait, certains des élèves de quatrième année avaient monté une petite pièce qui consistait en un homme qui se perdait et demandait son chemin à diverses personnes, mais tout le monde semblait vouloir le tabasser. Pour se défendre, il a utilisé des techniques de kata et de judo pour humilier complètement ses adversaires. C'était une comédie en même temps, et je pense que c'était une manière intelligente de montrer les principes fondamentaux du judo.
Je n'ai pas pu prendre de photos, mais je suis content d'avoir pu assister à cette présentation.