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Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront parfois émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.

11 mars 2012

Joyeux anniversaire, Vincent!

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Aujourd’hui est un jour important. Comme le 11 septembre restera à jamais ancré dans la mémoire des Étatsuniens, les Japonais n’oublieront jamais le 11 mars. C’est le jour où un puissant séisme a provoqué un tsunami meurtrier, laissant tout un pays en ruines. Ce fut une période difficile pour les Japonais, qui en subissent encore les conséquences.

Mais c’est aussi un jour important parce qu’aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon frère, et pas n’importe lequel, c’est son 18e anniversaire! Mon petit frère est maintenant considéré comme un adulte au Canada. Effrayant, n’est-ce pas? Mon petit frère n’est plus si petit. Où donc s’est envolé le temps?

À mon petit frère qui lit fidèlement mon blogue, je tiens à souhaiter un très JOYEUX ANNIVERSAIRE! Je suis désolée de ne pas pouvoir être là avec toi pour célébrer aujourd’hui, mais je compte les jours sur mon calendrier jusqu’à ce que tu viennes au Japon.

Je pense que la distance peut parfois faire des merveilles dans une relation. Mon frère et moi ne nous sommes pas disputés depuis près de six mois. 😁 C’est en partie attribuable au fait que nous n’avons pas vécu sous le même toit pendant cette période. 😛 Mais la distance physique vous fait aussi apprécier encore plus le peu de temps qui vous est alloué avec vos proches. Je n’ai pas souvent l’occasion de parler avec mon frère à cause de nos horaires conflictuels. Quand il est disponible, je suis en classe et quand je suis disponible, il dort encore. Nous essayons donc de tirer le meilleur parti du temps que nous avons ensemble. J’aime qu’il me parle de ce qu’il fait et lui faire part de mes propres expériences au Japon avec lui.

Je sais que mon frère a un bel avenir devant lui. Il est intelligent, généreux, capable de pratiquer à peu près n’importe quel sport, bien que ses préférés soient le judo, le tennis et le volleyball. C’est un grand chef de file et il arrive toujours à me faire rire. Comme le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars, je pense qu’il va bouleverser le monde… mais dans le bon sens. 🙂 Alors, joyeux anniversaire, petit frère! Tu me manques. XXX 

Le vendredi 16 mars 2012

Élimination des déchets au Japon

Au Japon, presque tout est conçu en fonction du rendement et du temps. Même des choses comme la vinaigrette. Je me souviens encore de la première fois où je suis allée chez McDonald’s au Japon et que j’ai commandé une salade en accompagnement. La vinaigrette n’était pas dans un petit paquet que l’on doit déchirer. Ce serait beaucoup trop difficile et trop long. 😉 Au lieu de cela, elle est servie sous la forme d’un petit contenant avec de petites fentes au milieu. Il suffit de presser les coins de ce contenant pour que la vinaigrette gicle à travers les fentes. Je ne le savais pas à l’époque et j’ai essayé différentes méthodes pour l’ouvrir, ne parvenant qu’à asperger le visage de mon amie qui avait la malchance d’être assise devant moi.

Quoi qu’il en soit, cet article ne concerne pas que la vinaigrette 😁, mais la façon dont les Japonais s’organisent pour que tout soit convivial et performant. Par contre, je n’en dirais pas autant du ramassage des ordures au Japon.

Voici une image pour vous aider à comprendre :

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Cette poubelle est située à Tokai et c’est l’un des modèles les plus simples. À l’extrême gauche, il y a le bac pour les articles en aluminium et en acier, suivi du bac pour les bouteilles en plastique, du bac des moenai gomi, les objets qui ne peuvent pas être brûlés, puis des moeru gomi, ceux qui le peuvent. C’est maintenant logique pour moi… la plupart du temps, mais vous auriez dû me voir les premiers mois. Je ne pouvais pas encore lire les panneaux sur les poubelles et je devais donc généralement regarder à l’intérieur pour voir si mon article ressemblait à l’un des articles d’un bac en particulier. Je vous jure, il n’y a pas que moi qui ai ce problème. J’en vois beaucoup d’autres, même des Japonais, qui ne savent pas où ils doivent jeter leurs ordures. Quelqu’un peut-il me dire où la gomme se situe là-dedans? Dans le bac à articles incombustibles?

Un autre problème à propos des poubelles au Japon est qu’il n’y en a pas assez. Je ne sais pas s’il existe une norme, par exemple 1 poubelle pour 10 personnes, ou peut-être par rapport à l’espace, 1 poubelle pour 10 mètres carrés. Quoi qu’il en soit, ça peut parfois prendre un certain temps au Japon pour en trouver une, même dans des endroits évidents comme les toilettes publiques, où elles manquent parfois à l’appel.
 

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9 mars 2015

Six mois au Japon – Réflexions et avis

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C’est le moment pour moi de jeter un regard sur ce qui s’est passé jusqu’à présent.


Voici un petit récapitulatif : je suis arrivé en septembre, il y a déjà six mois. Je ne parlais pas beaucoup japonais et je craignais encore les

coups à la tête à cause de ma commotion cérébrale. Je ne savais pas à quoi m’attendre et je ne connaissais presque personne.

En arrivant, j’ai été pris en charge par les Iwasa, je me suis installé dans le dortoir international et j’ai commencé les cours et les séances d’entraînement de judo. Après une première blessure, j’ai passé mon examen de mi-parcours avec excellence. J’ai accompagné l’équipe à Osaka, je me suis fait des amis et j’ai donné quelques câlins gratuits. J’ai rencontré ma grand-mère et une tante et j’ai été capable de parler avec elles. J’ai fait quelques discours ici et là. J’ai célébré le Nouvel An avec les Iwasa et j’ai réussi mon examen final avec d’excellents résultats. J’ai participé à quelques célébrations avec ma classe, le club de judo, des amis et des professeurs, et j’ai passé environ trois semaines à m’amuser. Jusqu’à la fin du mois de février, j’avais encore l’impression de vivre la première partie de mon aventure ici, au Japon.

Points forts :

  • J’ai étudié le japonais du mieux que j’ai pu et j’arrive maintenant à tenir des conversations complètes, à exprimer mon opinion et mes sentiments et à comprendre ceux des autres. Je fais maintenant un Skype avec ma grand-mère une fois par semaine, ce qui répond à un de mes objectifs pour ce voyage : pouvoir parler avec ma grand-mère. Grâce à ces progrès, je peux également communiquer davantage avec les membres du club, ce qui favorise la socialisation.

  • Dans une certaine mesure, je me suis taillé une place dans le club. Les gens s’assoient maintenant à côté de moi sans trop y penser. Je participe à toutes les séances d’entraînement, les courses et les exercices de musculation et, en général, je maintiens la cadence. Ça me permet en outre d’établir des liens d’amitié et de gagner tranquillement le respect ainsi que la confiance de mes coéquipiers. Sato sensei (l’instructeur en chef) m’appelle à l’entraînement comme si j’étais un étudiant ordinaire. J’en suis venu à comprendre 70 % de ce que les entraîneurs nous disent, et je participe à des activités que les autres étrangers ne font pas. J’ai fait de mon mieux pour m’habituer au rythme de ce style de vie des judokas.

  • Je me suis maintenant habitué à la vie ici, au Japon. Bien sûr, il y a encore des accrocs ici et là, mais en général, je peux m’orienter et reconnaître beaucoup d’endroits à Tokyo et dans les environs. Le train n’est plus un problème, je sais où sont les bons magasins et je n’hésite pas à demander mon chemin. La lessive, la préparation des repas, l’épicerie, la vie est devenue stable. Je peux commencer à prendre des décisions d’achat plus intelligentes, à perdre moins de temps et d’argent, et l’excitation initiale d’être au Japon s’estompe déjà.

  • J’ai beaucoup d’amis. Certains proches, certains que je connais à peine. Certains cohabitent dans le même dortoir que moi tandis que d’autres habitent à deux heures de route. Certains viennent d’ailleurs dans le monde et beaucoup sont japonais. Certains font du judo, d’autres non. En tout les cas, je ne me sens plus aliéné.

  • J’ai réussi à acquérir de l’expérience en tant que DJ au Japon. J’ai également commencé une série de mixages, fait quelques chansons et remixages, attiré beaucoup de nouveaux fans et attiré l’attention de quelques entreprises. Je me suis imposé aux yeux de beaucoup et j’ai réussi à trouver de nombreux débouchés en ligne, et peut-être même au Japon.

Points faibles :

  • J’ai atteint un point où la courbe d’apprentissage est beaucoup plus lente. Comme je comprends beaucoup plus, je peux m’en tirer en hochant la tête, même si quelques mots ici et là me sont encore obscurs. Je peux rire aux bons moments même si je ne comprends pas toute la blague. Pourquoi est-ce mauvais? Je n’ai plus besoin de demander le sens des mots, donc je ne l’apprends pas. De plus, je peux comprendre beaucoup de grammaire et de mots, mais cela ne signifie pas que je les utilise moi-même en parlant. J’utilise beaucoup les mêmes schémas de phrases, mon cerveau n’étant plus vraiment obligé de chercher la bonne façon de dire les choses. En d’autres termes, mon cerveau est devenu paresseux, afin d’économiser du temps et d’éviter les ennuis en demandant des explications.

  • J’ai été blessé deux fois, ce qui m’a empêché de m’entraîner pleinement depuis environ quatre mois maintenant. Je lève toujours des poids et je fais des courses avec les gars, mais mon judo ne s’améliore pas. Mon corps est également très lourd, environ 73 kg la plupart du temps, et j’ai perdu le goût de me battre. Bien que je me pousse dans tout le reste, je ne fais pas beaucoup de progrès en judo, et je ne profite plus beaucoup des entraînements.

  • Je n’ai pas très bien compris la culture japonaise et cela crée des problèmes ici et là. Qu’il s’agisse d’amis, de judo, de professeurs ou simplement de la vie en général, une petite erreur cause parfois beaucoup de problèmes.

Objectifs pour le prochain semestre :

  1. Continuer à étudier fort. Mais cette fois, je veux maîtriser la situation et, si possible, étudier encore plus par moi-même.

  2. Faire le suivi de mes progrès en judo et en entraînement. Jusqu’au mois de mars, je n’ai pas écrit grand-chose à ce sujet.

  3. Ne pas me perdre dans l’instant. Faire en sorte que le moment présent fasse partie de moi. 

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Shibuya la nuit.

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